Aménagement de la ligne Massy Valenton : le temps n'est pas venu de baisser la garde !

Publié le par fabienfeuillade2012

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Au terme de la phase de concertation l’opposition reste forte contre le projet !

 

C’est le 14 février dernier qu’a eu lieu la réunion de synthèse des ateliers mis en place pour la concertation sur l’aménagement de la ligne Massy-Valenton, projet qui menace le cadre de vie de plusieurs milliers de familles riveraines. Au terme de deux mois et demi de travail qui ont rassemblé plus de deux cents personnes lors d’une douzaine de réunions en quatre ateliers, 

« Citoyens à Antony » considère que la concertation n’est pas aboutie et qu’il convient de rester mobilisé pour faire échec à ce projet qui, comme nous l’avons démontré, n’a plus de sens et pour lequel les riverains ne se contenteront pas, comme le soutient la municipalité d’Antony de quelques kilomètres d’écrans anti-bruit en compensation des nuisances environnementales supplémentaires qui leurs seront imposées !

 

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Lors de cette réunion, Fabien Feuillade a présenté la position de l'association « Citoyens à Antony » que nous reproduisons dans son intégralité : 

 

« Le temps n’est pas venu de baisser la garde ! »

 

"Bonsoir,

 

Voici venu le temps de faire le bilan de la concertation qu’ensemble nous venons de mener. Nous avions demandé que cette concertation soit conditionnée aux financements de l’Interconnexion Sud  car pour nous ce n’est pas la même chose  de discuter d’un projet provisoire ou d’un projet qui risque de s’inscrire durablement,  faute de financement.  Or il est pour « Citoyens à Antony » inconcevable que la ligne Massy Valenton devienne l’interconnexion Sud  LGV qui est attendue.

 

Sur la forme,

Cette concertation qui a été menée sur un rythme très soutenu, est inédite, et au nom de « Citoyens à Antony » je veux remercier l’ensemble des intervenants, les nombreux citoyens et leurs associations qui ont participé à cette concertation.


C’est une expérience intéressante, qui, à notre avis n’est pas totalement aboutie -  et reste à parfaire sur au moins trois points.


- Premièrement, le jeu des acteurs doit être clairement identifié et ne pas venir troubler les débats comme lorsque la municipalité a exigé lors d’une réunion finale la communication d’une étude sur les protections anti-bruit sorti du chapeau,  sans même transmettre le rapport aux participants.

- Deuxièmement, l’attitude de RFF doit être repensée, pour éviter les frustrations. Car nous avons eu le sentiment que RFF traitait soit par l’absurde soit par l’impuissance  les propositions alternatives portées au débat (l’enfouissement, la création de gares nouvelles, le Passage à  niveau).

Pire, c’est parfois le chantage qui a été avancé,  pas de mur anti-bruit s’il n’y a pas de projet, pas de rénovation de la gare chemin d’Antony, pas de traitement du PN9…

Mais qu’a-t-on imposé au Vincennois pour la couverture des lignes du RER A ?

Hormis le projet RFF rien d’autre ne serait possible, à partir de là nous ne sommes plus dans une concertation mais dans une information, dans un processus de ratification du projet de RFF !

 

De ces constats découle le troisième écueil de cette concertation. Nous l’avons vu lors des ateliers, les attentes des riverains pour cet aménagement dépassaient  les compétences de RFF. Il était attendu que tous les intervenants intéressés au projet jouent carte sur table. Cela n’a pas été le cas.

Pourquoi la RATP a été si longtemps absente des débats alors que ce projet impacte la ligne C et  la ligne B du RER ?

Pourquoi la Municipalité a refusée de s’impliquer  sur les questions relatives à la voirie pour le passage à niveau alors que c’est elle qui détient la clé à cet endroit ?

Pourquoi la société du Grand Paris n’est-elle pas venue préciser l’impact qu’aura la réalisation de la ligne verte  en 2018 notamment concernant le transfert de voyageurs ?

Autant de remarques qui ont nuit à une  étude approfondie et aboutie.

 

Ces remarques étant faites, cet exercice de démocratie doit être prolongé et multiplié chaque fois qu’un projet d’importance concerne les citoyens.

 

Sur le fond,

Le projet présenté aujourd’hui, contrairement à ce que certains prétendent, n’est pas radicalement différent de celui tant décrié de 2003.

Il s’agit bien, d’ici 2017, de doubler le trafic existant pour les trains à grande vitesse en attente de la réalisation, toujours hypothétique, de l’interconnexion sud en souterrain à l’horizon 2020/2025.

Pour faire passer la pilule, RFF, à la demande du Syndicat des transports d’Ile-de-France, envisage d’accroître le trafic du RER C entre Pont-de-Rungis et Massy, doublant le trafic aux seules heures de pointe, pour les trois stations concernées, c'est-à-dire huit trains le matin, et 12 le soir.

Certes, sur la plateforme de la rue des Chênes, RFF, ne propose plus aujourd’hui son élargissement. Mais les voies du RER B devront être rapprochées de la voirie communale à hauteur de la rue des Saules et la voie de réserve du RER B appartenant à la RATP sera neutralisée jusqu’en 2025.

Cette solution se ferait alors, comme l’a indiqué la RATP, au détriment du développement du trafic du RER B aujourd’hui totalement saturé.

Ainsi, l’Etat et RFF privilégient, à ce jour,  le transport à grande vitesse au détriment du transport urbain régional!  Alors que même, en province,  des voix s’élèvent et demandent en priorité de maintenir le réseau ferroviaire existant trop souvent défaillant.

Quant à la suppression du passage à niveau du quartier Michalon, si RFF l’a bien intégré dans la concertation, c'est en précisant que cette opération n’est pas liée directement au projet, notamment en ce qui concerne les financements !

Pourtant, les barrières du passage à niveau devront être abaissées deux fois plus souvent et plus longtemps rendant les risques d’accidents plus importants...

 

Pour « Citoyens à Antony », ce projet dont les travaux devraient commencer dans deux ans n’a aujourd’hui plus de sens. Il n’a plus de sens, compte tenu d’une part de la décision de principe validée en 2011 concernant la réalisation en souterrain de l’interconnexion sud d’ici 2020/2025. C’est cette solution qu‘il faut au plus vite mettre en œuvre. Il n’a plus de sens d’autre part, car selon le décret d’Août 2011, la mise en œuvre de la ligne Verte de métro rapide du Grand Paris qui reliera Orly, Antony pôle, Massy et Versailles au rythme d’un train toutes les 3 minutes  est prévue pour 2018. Information confirmée dans le dernier bulletin municipal.

 

Face à ces deux projets, le doublement partiel du trafic sur la ligne RER C devient superfétatoire.  Il s’agirait, d’accroître d’ici vingt ans la fréquentation de trois stations du RER C de 3 à 400 usagers supplémentaires! Qui, honnêtement, peut penser un instant que l’Etat, la Région, les différents financeurs sont aujourd’hui près à investir des sommes considérables pour un tel objectif ? Sauf, comme nous  le proposons  à repenser  la desserte de notre territoire en créant deux nouvelles stations, l’une à Wissous, l’autre  aux Baconnets, et un réaménagement de la gare Chemin d’Antony.

Et jamais nous n’aurons pu avoir une étude socio économique globale qui intégrait l’ensemble de ces considérations.

Nous redisons ici, que seule la réalisation rapide de l’interconnexion sud  (et dans des conditions acceptables pour notre territoire) permettra de résoudre le problème de la robustesse du réseau national et la déserte des aéroports de l’Ile-de-France tout en laissant des possibilités d’amélioration du trafic régional de proximité.

Conscient des risques de passage en force, « Citoyens à Antony » s’est toutefois inscrit dans le processus de concertation, faisant systématiquement des propositions.

Ainsi avons-nous demandé, dans un texte resté sans réponse,  que projet soit intégré à la réflexion du Grand Paris ouvrant ainsi la voie à une réflexion plus innovante associant architectes, et urbanistes, faisant de ce projet, un projet du Vingt et unième siècle et non pas un projet qui n’envisage d’autre solution que des murs de protections comme on nous le présente aujourd’hui.

Cohérents avec nos projets de développement durable, avec nos prises de position passées, nous nous appuyons sur les vœux votés unanimement par le conseil municipal, et sur l’engagement du maire dans son courrier du 27 février 2008, nous maintenons notre refus de toute augmentation du trafic TGV en surface entre Massy et Wissous.

 

Pour « Citoyens à Antony » accepter le principe de l’implantation des murs anti-bruit, c’est accepter de fait  le projet  qui nous est imposé et  nous le refusons !  Car le risque majeur est que la validation de ce projet entraîne le report voire l’arrêt sine die de l'Interconnexion Sud en souterrain, bien plus onéreuse.

 

Le temps n’est pas venu de baisser la garde.  Poursuivre l’action, est une absolue nécessité pour les riverains s’ils veulent sauvegarder leur cadre de vie et leur environnement et pour une offre de transport performante
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